Comment expliquer une telle marge d’erreur? Par le fonctionnement même de l’outil. L’IA générative de Microsoft a pour mission de fabriquer une réponse sous forme de texte. Elle ne s’embarrasse pas de la notion d’exactitude de l’information, voire de celle de vérité. Son rôle est de proposer aux utilisateurs la possibilité de discuter avec la machine en langage naturel. A ce titre, Copilot remplit sa part du contrat.
A terme, une telle IA pourrait apporter des réponses plus précises aux requêtes formulées sur un moteur de recherche, tout en offrant l’illusion d’une conversation. L’expérience utilisateur s’en trouverait grandement améliorée. Mais, à ce jour, la technologie n’est pas encore mûre. Malgré ce fait indéniable, Microsoft n’a pas souhaité temporiser.
De son côté, Google n’a pas encore suivi le mouvement. Est-il en retard, ou préfère-t-il attendre pour ne pas altérer son moteur de recherche? Impossible à dire. Mais ce qui est sûr, c’est qu’un déploiement trop hâtif d’une IA générative dans l’outil de recherche le plus utilisé de Suisse (plus de 91% de parts de marché selon Statista) aurait des répercussions autrement plus inquiétantes. De fausses informations pourraient se répandre comme une traînée de poudre, sans contrôle.
C’est la raison pour laquelle le déploiement d’outils d’intelligence artificielle n’est pas qu’une question commerciale. C’est l’affaire de toutes et tous. Le Conseil fédéral s’interroge encore sur l’opportunité de réglementer l’IA, là où l’Union européenne va de l’avant. Reste à trouver la bonne approche. Elle sera sans doute collective, car, seule, la Suisse n’imposera rien à des géants étrangers.
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