“Sous la pression de Joe Biden”, les géants de la tech ont accepté, vendredi 21 juillet, de mettre “des garde-fous” au développement de l’intelligence artificielle (IA), “s’engageant à gérer les risques liés à ces nouveaux outils”, rapporte le New York Times.

À l’issue d’une rencontre avec le président des États-Unis, sept grandes compagnies américaines spécialisées dans cette technologie − Amazon, Anthropic, Google, Inflection, Meta, Microsoft et OpenAI − ont formellement consenti à respecter de nouvelles “mesures de protection volontaires” en matière de sûreté et de sécurité.

Il s’agira notamment de tester les produits pour détecter les risques en termes de cybersécurité, de partager des informations sur ces risques avec les gouvernements, et d’utiliser et de mettre en place des mesures de transparence, comme des systèmes de marquage en filigrane pour s’assurer que les consommateurs puissent repérer les contenus générés par l’IA.

“Nous devons être clairs et vigilants face aux menaces que font peser les technologies émergentes sur notre démocratie et nos valeurs”, a déclaré M. Biden lors d’une brève allocution à la Maison-Blanche.

“Course effrénée”

Vendredi, la plupart des entreprises ont publié des communiqués indiquant qu’elles collaboreraient avec la Maison-Blanche, “tout en soulignant que les garde-fous étaient volontaires”, observe le Wall Street Journal.

L’annonce de la Maison-Blanche “survient alors que les entreprises se livrent à une course effrénée pour se surpasser les unes les autres avec des versions de l’IA qui offrent de puissants nouveaux moyens de créer du texte, des photos, de la musique et de la vidéo sans intervention humaine”, contextualise le New York Times. “Mais ces avancées technologiques ont suscité des craintes quant à la propagation de la désinformation et des mises en garde contre un ‘risque d’extinction’ [pour l’humanité], à mesure que l’intelligence artificielle devient plus sophistiquée et plus proche de l’être humain.”

En mai, retrace le Wall Street Journal, la diffusion en ligne d’une fausse photo d’une explosion au Pentagone avait provoqué une chute momentanée des marchés boursiers.

“Première étape provisoire”

Il n’y a pas de mécanismes de sanction en cas de non-respect des engagements pris vendredi, et ceux-ci “reflètent largement les pratiques de sécurité déjà mises en œuvre ou promises par les entreprises d’IA concernées”, minimise le Wall Street Journal.

Ces promesses peuvent être interprétées différemment par chaque entreprise, met par ailleurs en garde le New York Times. Mais elles sont une “première étape provisoire, alors que Washington et les gouvernements du monde entier cherchent à mettre en place des cadres juridiques et réglementaires pour le développement de l’intelligence artificielle”.

Le Congrès “s’interroge sur les garde-fous juridiquement contraignants à mettre en place en matière d’IA”, rappelle Politico, qui souligne ne pas savoir si les législateurs américains adopteront une loi sur l’IA d’ici “la fin de l’année”.

Cependant, s’alarme le New York Times, “les législateurs ont eu du mal à réglementer et suivre l’évolution rapide des réseaux sociaux et d’autres technologies”.

Les responsables de la Maison-Blanche ont déclaré qu’ils espéraient établir des règles concernant les outils d’intelligence artificielle le plus tôt possible, et qu’ils travaillaient activement à l’élaboration d’un décret “régissant l’utilisation de l’IA”.

L’IA joue un rôle de plus en plus important dans le travail des cols blancs, avec la possibilité de rédiger des courriels, des présentations, des images et bien d’autres choses encore, note le Wall Street Journal. Des travailleurs ont déjà perdu leur emploi à cause de cette technologie, “et certains PDG modifient leurs plans d’embauche pour l’avenir”.