Ce vendredi 4 août, le Syndicat des scénaristes américains (Writers Guild of America, WGA) et l’Association des producteurs de cinéma et de télévision (Alliance of Motion Picture and Television Producers, AMPTP) devraient se retrouver autour de la table des négociations, pour la première fois depuis trois mois, rapporte The Hollywood Reporter.
La WGA et l’AMPTP ne se sont pas parlé depuis que, le 1er mai, le premier a lancé une grève générale pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Il a été imité à la mi-juillet par le syndicat des acteurs (SAG-Aftra), avec des revendications similaires.
Scénaristes et acteurs s’inquiètent aussi de l’impact que pourrait avoir l’essor des intelligences artificielles (IA) sur leur travail. Ces dernières sont en passe de faire sombrer Hollywood, en pleine “crise existentielle”, comme le signale le magazine Bloomberg Businessweek en une de son édition datée du 31 juillet.
Cette crainte est-elle justifiée ? Une offre d’emploi publiée par Netflix et repérée par le site The Intercept, marque les esprits. La plateforme de streaming recrute un “chef de produit - plateforme d’apprentissage automatique”, pour un salaire allant de 300 000 à 900 000 dollars. Disney, Sony, Amazon Prime Video et la chaîne CBS chercheraient elles aussi à embaucher des salariés spécialisés dans les intelligences artificielles, rapportent The Hollywood Reporter et le Los Angeles Times.
Un essor inexorable
Comme le résume le quotidien californien :
“Hollywood est manifestement en plein boom de l’IA alors même que ses créateurs se mobilisent pour mettre des limites à cette technologie.”
Beaucoup des postes concernés n’ont rien à voir avec le processus créatif et donc avec les inquiétudes des scénaristes et des acteurs, précise le Los Angeles Times. Les offres d’emploi s’adressent parfois à de simples programmateurs ou chefs de projet. “Néanmoins, la palette des rôles proposés – et les supersalaires annoncés – montre que le monde du cinéma et de la télévision adopte de plus en plus cette technologie.”
Pour les studios, il ne s’agit pas à ce stade de briser la grève, mais de préparer l’avenir – en rognant les coûts et en essayant de gagner en efficacité. Et de ne pas se laisser distancer, concède Simon Pulman, du cabinet de conseil Pryor Cashman LLP, interrogé par le Los Angeles Times. “Ils craignent de rester sur le bord de la route s’ils n’explorent pas ces possibilités, soit que la concurrence utilise des technologies qu’ils ne comprennent pas encore, soit que de nouveaux acteurs fassent leur apparition.”