Que peut l’intelligence artificielle (IA) face à l’angoisse de la page blanche ressentie par un artiste ? C’est en partant de cette question que l’illustrateur américain Christoph Niemann a conçu la séquence illustrée qui fait la couverture du dernier numéro de l’hebdomadaire The New Yorker consacré à l’IA.
Elle présente quatre vignettes de bande dessinée : un homme installé à son bureau semble en panne d’inspiration, incapable de remplir la feuille vierge devant lui. Un robot humanoïde semble proposer de lui venir en aide et s’installe à sa place. Mais alors qu’il aurait dû saisir le crayon et s’essayer à quelques croquis, il choisit de s’affranchir des règles et créée une sculpture de papier froissé.
Pour l’illustrateur, l’IA n’est pas encore prête à remplacer artistes et créatifs humains, mais il admet que “l’art produit grâce à l’intelligence artificielle va graduellement s’améliorer et que des IA pourraient un jour être en mesure de créer des œuvres conceptuelles dignes d’intérêt”.
Pour autant, l’illustrateur estime qu’on restera toujours plus sensibles à une œuvre dessinée de la main d’un artiste que par une œuvre créée par une machine. “Pour moi, l’art est avant tout une question d’intention humaine”, déclare-t-il dans l’interview qu’il a accordée à la directrice artistique du magazine new-yorkais, Françoise Mouly.
“Si le public est d’accord avec moi, les artistes seront sauvés. Dans le cas contraire, nous sommes foutus.”
Et pour accompagner la sortie de ce numéro spécial sur l’IA, le New Yorker a même imaginé, sur son site Internet, un petit jeu interactif pour créer soi-même une couverture de l’hebdomadaire à l’aide d’un gentil petit robot baptisé “Till-E”, comme un pied de nez à notre angoisse de la toute-puissance de l’IA.

Créé en 1925, The New Yorker est un concentré du style et de l’humour new-yorkais, en particulier dans ses cartoons subtils et désopilants. Ses reportages au long cours, ses analyses politiques, ses critiques et ses fictions en font le magazine favori des intellectuels américains.
Propriété du groupe Conde Nast, le magazine continue de rythmer son contenu par des caricatures et des dessins humoristiques qui constituent sa marque de fabrique depuis sa fondation. Depuis 2006, le New Yorker en appelle même à la sagacité de ses lecteurs via son célébre concours de légendes de dessins dont les résultats, souvent décalés, sont publiés en dernière page de chacun de ses numéros.
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